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Lavis noir
19 juin 2008

61 - Signez ici Ça f’sait un petit moment que

boucherie

61 - Signez ici

     Ça f’sait un petit moment que Lulu suivait, de loin, Fabio. Il avait d’abord prévu d’le flinguer chez lui, à la papa, genre Mauser et silencieux, mais il s’était dit qu’après tout un petit assassinat d’plein air, façon règlement de compte, même si c’était signé gitan, ça laissait moins de traces. Alors il repérait les déplacements du rital, histoire d’optimiser la chose de l’tuer. Lulu finassait, et prenait plaisir à finasser: de sentir Nera à sa main, ignorant la menace et si vulnérable, ça le faisait bicher, le manouche. Ah il avait voulu le niquer, ben il allait voir, ce putain de calabrais qui serait niqué!...

     Depuis bientôt une semaine qu’il le filait, camouflé en plaque d’égout et discrétos, il avait repéré que Fabio Nera se rendait tous les jours, sur l’coup de trois heures d’l’aprème, dans un rade place Clichy, le Petit Poucet, et qu’il s’asseyait en terrasse, semblant attendre quelqu’un ou guetter quelque chose. Cette terrasse, se disait Lulu, c’était vraiment l’endroit idéal pour tirer un zig depuis une moto : il suffisait de descendre doucement l’avenue de Clichy, en venant de la Fourche, de tourner gentiment sur la place, devant le rade qui faisait l’angle, de lâcher la purée sur le bonhomme et de s’enquiller les Batignolles, poignée dans l’coin, direction les Ternes. Du velours. Mario, son frère piloterait, et Forain, son neveu, une gâchette en or, se chargerait d’le rafaler. Lulu, quant à lui, se posterait en terrasse, histoire de bien profiter du canardage : pour Lulu, une belle mise à mort, en public, balle au cœur ou dans la tête, jus d’aorte ou bouts d’cervelle, ça valait toutes les corridas d’Andalousie. Quand, en plus, c’était pour motifs sérieux et personnels, la satisfaction du devoir accompli se mêlait au plaisir de l’esthète.

     Y avait maintenant plus de quinze jours, depuis que Lekervelec lui avait balancé Toussaint, que Fabio Nera, aveuglé par la haine vengeresse, cherchait à choper l’antillais pour lui faire la peau. En bon catholique pratiquant, Fabio avait décidé que celui qui avait tué par l’épée, périrait par l’épée, et, à défaut de navaja malagueña, il se baladait avec une dague florentine attachée le long de son mollet, histoire de faire à Toussaint, une boutonnière grand format, du nombril au menton, bien profonde. S’il était bien rencardé - et il l’était - le Nègre Fou devrait tôt ou tard passer au Petit Poucet. Le tout c’était d’être patient. Mais depuis la mort de Gina, il était devenu terriblement patient.

à suivre

     « La moto, une Honda sept cent cinquante Four orange venait de tourner en bas de l’avenue, et avait ralenti à la hauteur du café. A ce moment un homme, brun, s'est levé et s’est avancé vers un antillais qui sortait du bar par l’allée entre les tables de la terrasse. Tout en s’approchant, l’homme s'est penché et a sorti un long couteau très fin de sous son pantalon. Il s'est serré contre l’antillais et a planté son couteau dans son ventre et il a remonté jusqu’au cœur. Alors, le passager de la Honda, qui avait un revolver dans la main, est descendu de la moto et a commencé à tirer sur l’homme avec le couteau. Il a tiré trois fois, et les balles ont traversé le corps de l’homme au couteau et celui de l’antillais. Tous les deux sont tombés sur une femme qui s'est mise à hurler. Alors deux autres antillais, qui étaient derrière le premier, celui qui avait été poignardé, ont sorti des pistolets mitrailleurs de leurs vestes, et ils se sont mis à tirer sur le passager de la moto avant qu’il soit remonté dessus, puis sur le conducteur qui commençait à partir sur le boulevard des Batignolles. C’est alors que la moto a zigzagué et a percuté un homme barbu qui traversait le boulevard. Puis un autre homme, qui était assis à la terrasse, derrière l’homme au poignard, s'est levé, a sorti un petit pistolet de sa poche et il a tiré à son tour sur les deux antillais qui sont tombés à côté des premiers morts. L’homme s'est mis à courir vers la moto qui était couchée sur son conducteur, et s’est agenouillé près de lui en pleurant. C’est alors que l’homme barbu que la moto avait percuté et qui s’était relevé en se tenant la jambe, s'est penché vers l’homme au petit pistolet, a sorti un gros poignard de sous sa veste, l’a attrapé par les cheveux et l’a égorgé si fort que sa tête a basculé en arrière. Elle ne tenait plus au corps que par la nuque.»
     Garrin, se tut, soupira, posa la feuille dactylographiée sur le bureau et la tourna vers Jeannot, le loufiat du Petit Poucet :
     - Bon, voilà. Si vous n’avez rien d’autre à ajouter, signez ici…

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Commentaires
S
moi je vois deux choses ou c'est Josy avec une barbe ou c'est Loïc pauvre agneau... On en parle plus de ce pauvre Loïc qui a fait des efforts tout de même depuis le début... Sinon le retour carnage c'est pas lulu on the bridge!
B
A la fin de la Butte? Jolie contrepèterie, Kiki!Ben, on sait pas... on en a pas trop causé. Hein, HT, keskonvafoute? <br /> Quant à Josy, bien sûr qu'elle travaille plus pour gagner pas beaucoup dans mon rade. Mais le problme qui m'inquiète, c'est pas c'qui lui est arrivé, mais comment!
K
Répudiée parce que vierge...de toute qualification ménagère, voilà une variante intéressante, Stat'! Rachida va encore mettre une cirée au parquet! ;) Hé mais, Brisc', z'allez faire quoi à la fin de la Butte, toi et Happy? Tu rouvres le Balto en grand et le terroriste peindra des fresques à la bombe sur le plafond de la chapelle Bibine? Quant à Josy, on sait bien ce qu'il en est advenu: elle se fait exploiter dans ton rade, la povera donna!
B
Là, sur le coup d'la galerie, Stat', j'peux pas te donner tort. Sur l'coup d'la 4 pattes non plus d'ailleurs (pour te dire: j'ai même hésité à y mettre une 900 Kawa Z1, à la place; c'est te dire!).<br /> Sinon pour le coup du barbu et d'la fin finale, c'est vrai que ça sent un peu l'sapin... Moi c'qui m'inquiète le plus c'est comment Josy va s'en sortir - pauvre agnelle...
S
Putain moi j'pense à cette pauv' quat' pattes couchée là, sur le côté, abimée par la folie des hommes !<br /> Bon alors c'est vrai ça ce barbu sans barbe c'est qui ? C'est quand même pas Laurent Joffrin (dont le vrai nom serait Mouchard, c'est tellement trop beau que j'ai du mal à y croire), dis ?<br /> Ah et puis comme le faisait remarquer Kiki, ça sent la fin, alors du coup j'm'inquiète de m'faire carrot' sur la section portraits. Ouais je sais y a le solctice d'été là to-bien et qu'après chacun sera libéré de ses obligations paiennes mais moi j'dirais que j'm'impatiente et que si il faut acheter une barbe postiche et un gros couteau exotique pour me faire comprendre, bah y a qu'à l'dire ça peut s'arranger, 'tain merde à la fin ! déjà Brisc' on l'voit plus pendant des s'maines sous l'prétexte que monsieur fait des cochoneries bitales et maritales avec une petite (répudiée un peu plus tard parce qu'incapable de r'passer ses chemises - oui c'est comme j'l'explique Kiki) mais en plus on attend après les pictures dont la moitié des sujets sont maintenant r'froidis ('tain apiti tu chies grave dans l'alcool là, nan c'est vrai quoi ! j'ai tort ?)<br /> 'tain, chié, zut... quoi...
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