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Lavis noir
8 mai 2008

54 - Sans tête

Il_avait_une_dr_le_de_barbe__pour_un_m_decin

54 - Sans tête

    L’inspecteur Garrin informa le juge Teurman de la fin de non recevoir qu’il avait reçu du procureur, et en profita pour lui demander s’il continuait de garder Vlad, vu que son acte d’accusation s’était vidé plus vite que le CCP d’un smicard en décembre. Le juge ne trouva pas grand-chose à y opposer, sinon qu’un petit passage par la case psychiatrie ne lui paraissait pas superflu. Garrin lui dit qu’il allait voir s’ils pouvaient l’prendre en médecine de jour à Lariboisière, et qu’il aviserait alors. 

    C’est comme ça que par un petit matin d’avril, Vlad, tout éberlué et un peu hébété, se retrouva sur l’trottoir de la rue de Clignancourt, avec dans la main un bulletin d’hospitalisation de jour à Lariboisière et aux lèvres un doux sourire. Car en taule, Vlad était devenu comme tout doux. Un peu cassé, mais tout doux. Il descendit jusqu’au Nord Sud, où il commanda un demi. La bière lui fit aussitôt tourner la tête, lui qui, avant, pouvait s’enfiler douze douzaines de cannettes sans broncher… Il entreprit de se faire mettre au parfum des nouvelles du quartier par Gégé ; c’est par lui qu’il apprit le meurtre de Miche et la tentative sur Josy. Du coup, il commença à comprendre pourquoi les lardus l’avaient relâché : l’assassin, c’était pas lui… Ce dont il avait fini par douter, tant ils avaient insisté pour que ce soit lui. Mais maintenant, tout ça c’était fini, le cauchemar d’Elo dans sa maison, la peur des claques à Casse Trogne, les questions, en pleine nuit, de Garrin et Durdan… Même le chichon, il n’en avait plus besoin, puisqu’il était devenu tout doux dans sa tête… Vlad était salement sonné, et c’est avec un regard triste que Gégé le regarda sortir du Nord Sud, tandis qu’il vidait le verre qu’il n’avait même pas fini.

    A la consult’ à Lariboisière, on lui prescrit tout un tas de médocs qu’il devait aller chercher lui-même à la pharmaco de l’hosto. La pharmacie, à Lariboisière, pour ceux qui connaissent, c’est facile: elle est au premier sous-sol, juste après la radiographie… Mais pour ceux qui connaissent pas, et qui sont un peu barrés, comme Vlad, c’est pas gagné. C’est pour ça que le Crestman se retrouva à déambuler dans un couloir beige clair, en demandant dans chaque chambre ouverte où était la pharmacie. Et c’est comme ça qu’il se retrouva devant la chambre où Josy était soignée. Elle dormait et il ne la reconnut pas tout de suite, surtout que le médecin en blouse blanche, qui était penché sur elle, lui cachait la moitié du visage. Puis la connexion se fit, les souvenirs visuels se superposèrent à l’histoire que Gégé lui avait raconté, la veille et il sut que c’était Josy, qui était là, hospitalisée à Lariboisière, comme lui, suite au coup de couteau de l’assassin des autres. Comme il était devenu tout doux, il s’approcha tout doucement pour ne pas déranger le toubib qui devait soigner le cou de Josy. Il souriait d’avance à la bonne surprise qu’il allait faire à Josy. Le médecin, qui dut sentir la présence de Vlad dans son dos, se retourna brusquement. Il avait une drôle de barbe, pour un médecin, et avait un scalpel comme Vlad n’en avait jamais vu : c’était un grand couteau dentelé qu’il tenait juste au-dessus de la gorge à Josy. Le toubib grommela « connard » et s’avança vers le punk, le couteau en avant en se mettant à gueuler :
    - Connard, connard... je vais te piquer et après je la saignerai, cette chienne de salope!…
    Josy se réveilla en hurlant… L’homme, lui jeta un regard mauvais, hésita un instant, balança son couteau en direction du punk qu'il planta dans le gras de la cuisse, se précipita vers la porte de la chambre et sortit, en laissant Vlad abasourdi, avec un poignard dans la jambe.

    Au même moment, rue de la Réunion, dans le vingtième, Fabio Néra hurlait devant une robe bleue sans tête. 

à suivre

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Commentaires
S
ah merde l'italo-berbère... et moi qui voulait être présenté !<br /> 'tain la josy pauvre agnelle à 60 000 elle est corriace hein ! quand elle faisait le service au to-bal j'la voyais pas comme ça, même si évidement la cicatrice ... mais j'étais quand même loin de m'douter ! j'm'étais ça sur le compte de la varicelle.
S
ben parfois on en reste quoi.
B
On peut dire ça comme ça, en effet...
H
no comment
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