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Lavis noir
28 février 2008

35. Tourmenté

fabio_italia_copie

35. Tourmenté

En arrivant à Barbes, Loïc passa un coup d’bigo à Vlad, histoire d’envisager avec lui l’écoulement discret mais efficace des barrettes fournies par Lulu Hortec. Généralement le manouche lui faisait guère plus de dix jours de crédit, et son fond d’roulement ne permettait pas à Loïc de financer la came sur ses fonds propres. D’où l’appel à la petite distribution pour assurer la revente du chichon à Lulu : le commerce de proximité reste le vecteur cardinal du produit de qualité, et les schnouffés à Vlad appréciait sa disponibilité et ses prestations haut de gamme!

Après avoir dressé, avec le punk, un inventaire des chalands potentiels, il lui indiqua de passer le soir même prendre livraison de la marchandise, et entreprit de contacter Miche, histoire de mettre à l’épreuve son hypothèse d’une éventuelle complicité de meurtre aggravé avec sang partout et décollage têtal ! Miche, passablement irritée par la convocation de Loïc, accepta finalement de le voir à nouveau au Nord Sud, mais juste un quart d’heure, et encore « un quart d’heure de pipeuse, pas plus », tint-elle à préciser, manière de lui signifier qu’le quart d’heure ferait à peine douze minutes.

N’ayant pas trop le choix, Lekervelec accepta, et vu qu’il était bien en avance, il se rendit tranquillement à son rencard par la rue Simard. La rue Simard, à l’époque, à la fin des 70’s, c’était pas encore la rue tamoul comme maintenant… Le couscous était roi, et le tieboudienne commençait juste à montrer l’bout d’son nététou. Les parties de dominos enflammaient les arrières salles des bistrots, et les touristes d’la place du Tertre pointaient pas trop leur museau dans ces endroits bien famés, mais mal cotés… Rue Simard, à l’époque, on restait entre soi, et même Loïc, dont la silhouette efflanquée était pourtant familière aux autochtones, pouvait encore parfois passer pour un intrus. C’est pour ça que lorsqu’il aperçut, de loin, l’étranger qui s’approchait de lui à grand pas, Loïc ne put s’empêcher de penser qu’il n’était pas là par hasard. Avant même que l’homme ne l’aperçoive, Lekervelec changea de trottoir. Pour tout dire, il n’avait pas trop envie que Fabio le reconnaisse…

Fabio… putain d’merde, ça faisait deux fois en vingt quatre heures que le rital envahissait le champ cognitif à Loïc, et c’était deux fois de trop ! Mais qu’est-ce que ce foutu macaroni venait lui baver sur les glaouis jusque sur son terrain de jeu ? Par quel hasard se trouvait-il dans l’coin, où il n’avait en principe rien à foutre?… Et c’est bien emmerdé que Loïc s’assit face à Miche, et commanda un picon bière à Gégé, qui assurait l’service sur la terrasse couverte. Bien emmerdé et tourmenté, aussi, un peu.

(à suivre…)

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Commentaires
B
Et "Fabio et Loïc, les amis du Bond d'la pute", t'as essayé?...
H
"capital,capital,capital,capital...<br /> ça s'appel pas "Fabio et Josy, les amants du pont..." non plus "<br /> me fait parvenir Loïc Lekervelec par l'intermédiaire de ses avocats.
B
Bon, ben au moins y en a un qui suit! Oui, stephan: capital, comme tu disais...
S
qu'est ce que j'avais dit rapport à Fabio !
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