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Lavis noir
4 février 2008

28. Pas qu’un peu

les_premiers_paysages

28. Pas qu’un peu

L’avantage du fond, quand on le touche, c’est qu’on sait qu’on est au fond. Il paraît, qu’ensuite, il n’y a plus qu’à remonter… Ça, c’est ce qu’on dit… Parce que Loïc, pour en remonter du fond, ça lui prit quand même un peu plus qu’ensuite.

C’est Josy qui - pauvre agnelle - encore une fois l’aida. C’est Josy qui lui paya la chambre à Etretat, au Corsaire, avec vue sur les falaises, où il s’était mis dans l’idée de se refaire une santé… « Peindre », il l’avait baratinée, Josy, « je vais peindre… la mer et l’infini de la mer… Me retrouver là où l’on se perd… la mer… ». Faut dire que le coup de fièvre qui l’avait secoué, avec son renvoi d’ascenseur de souv’nirs glauques, ça l’avait quand même un peu malmené, Lekervelec. Et les vers du poète lui revenaient, lancinants : « La mer est ton miroir; tu contemples ton âme - Dans le déroulement infini de sa lame »… Ces histoires de mer et de lame, prenaient un relief singulier : Loïc Lekervelec, peintre cochon découvrait l’introspection et le jeu de maux!
Il resta une semaine à Etretat, avec l’Aiguille creuse en ligne de mire… il avait pris gouaches et pinceaux, et il se mit à peindre comme jamais il n’avait peint, avec frénésie et exaltation… Face à la mer, enfermé dans sa chambre, Loïc Lekervelec peignait la forêt de Coëtquen, où l’emmenait des fois Mémé Denise… Loïc Lekervelec avait pété le câble qui le maintenait encore à quai, et il faisait le voyage à l’envers… Il gouacha six Canson, en six jours, et se reposa le septième… puis il numérota soigneusement chacun de ses dessins, de un à six, les mit dans son carton, prit une douche et rentra à Paris.

Rue Cortot, la police avait définitivement renoncé à relever la foultitude d’empreintes qui maculaient les surfaces de la baraque d’Elo… La PJ s’était ralliée à la thèse des flics du commissariat d’la rue Clignancourt, pour qui la chanteuse était une radasse schnouffée du matin au soir, et qui avait dû se faire trucider par un dealer pas cool… Restait plus qu’à lui mettre la main d’ssus, au dealer, ce qui n’était pas vraiment dans les priorités d’la maison poulaga, qui, à l’époque, avait plutôt l’œil sur le 37 de la rue Belliard…
Loïc, de son côté, requinqué par son trip iodé et sa poussée de nostalgie créatrice, avait de nouveau les mains et l’esprit libres pour faire des conneries. Il allait pas s’en priver ! Et pas qu’un peu!

(à suivre…)

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Commentaires
C
Ben oui, je plaisante!<br /> Il est passé où Pek'?<br /> Dans le cantal ça se passe pas encore, j'y vais quinze jours, histoire de titiller mes rêves et mon banquier!<br /> A très bientôt...tripoux aux crevettes, me voici!
B
Tu plaisantes, caramel! Certes le fond de l'histoire effraie, mais y a rien à vraiment décoder, sauf deux trois bricoles en passant... Du coup tu es largement autorisée à venir et revenir! Sinon les tripes à l'algue c'est fameux, mais ça vaut pas les tripoux aux crevettes (petit à salut Pek', au passage)!<br /> Au fait commment ça se passe dans l'Cantal, à part tes misères "scolaires"?
C
je sais pas si je suis autorisée à revenir par ici, vu qu'il faut quasiment un décodeur pour lire le fond de l'histoire, je crois que pour cette fois-ci je me contenterai de me délecter de la forme et houlala, ça déraille grave!tu lui épargne rien, au Loic, même pas l'enfance, pas une éclaircie, pauv'agneau...<br /> C'est bon les tripes iodées?
H
bon, dak, c'est du poulet!
B
Et ça, c'est du poulet? http://www.google.fr/search?num=100&hl=fr&newwindow=1&q=%2237+rue+Belliard%22&btnG=Rechercher&meta=<br /> La nuance est dans les " " !
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