10. Alors moins
10. Alors moins
Après l’incident de l’œuf dur sans mayo, Loïc se fit un peu plus discret au P’tit Bat’… Sans être vraiment tricard, il avait quand même perçu l’malaise, quand Josy lui avoua que, justement, c’était Fabio sa première bourre… Alors Lekervelec s’était dit, non sans quelques bonnes raisons, qu’il valait mieux qu’il prenne ses distances avec le rital. Du coup, avant de passer à mon rade, il me passait un coup d’grelot, histoire d’se rencarder sur la présence du Fabiounet.
Parce que Loïc, à part Josy, avait quand même de bonnes raisons pour continuer à fréquenter mon établissement : il s’était accointé avec les manouches du passage Dieu, dans un trafic dont je subodorais bien le filoutage, à défaut d’en appréhender la quintessence. Moi, j’l’avais prévenu : il causait de c’qu’il voulait avec qui il voulait, mais pas d’troc au troquet ! Parce que ça, c’est l’genre de truc à vous faire paumer la Licence IV, en moins de temps qu’il n’en faut à un unijambiste pour enfiler son pantalon! Faut dire que les marlous manouches du passage Dieu, c’était pas des anges ! Ils fricotaient velu, ferraille et sucre en poudre, avec toujours des Blaise Pascal plein les fouilles et des grosses amerloques un peu pourries; même que leurs chiottes, elles passaient pas dans l’étroitesse du passage Dieu, et qu’ils les garaient juste à côté du P’tit Bat’… Alors c’est pour dire si j’les ai connus, moi, les manouches du passage Dieu, et pas qu’un peu, que j’les ai connus !
Josy -pauvre agnelle- quand j’l’ai mise en garde contre les fréquentations à Lekervelec, c’était déjà trop tard : il l’avait intoxiqué au jus d’bite, et elle était complètement accro au bonhomme ; Loïc, elle l’avait dans la peau, elle était sa chose, qu’elle disait, et qu’importe si c’était un voyou: elle aimait se pendre à son cou.
Alors, tout ce qui s’est passé, après, le gros raffut du Van Dongen, la guerre des gangs, antillais dézinguant l’manouche, gitan tranchant l’blackos, et Fabio rafalant tout l’monde, moi j’dis qu’on aurait pu l’éviter, si Josy s’était barrée à temps. Parce que moi j’dis, et j’le répète : Lekervelec, sans Josy, c’était un pas grand chose. Et, sans les éconocroques à Josy, il aurait pas tâté du truc. Ou alors moins. Et rien ne serait arrivé. Ou alors moins fort.
(à suivre…)
Commentaires sur 10. Alors moins
- mouais haletant... et on a beau dire que la bute c'est un peu petit, ça devient quand même Chicaguesque c't'intrigue. Hier j'me suis r'gardé Guerre des Gangs à Okinawa (mais oui!) et bien j'ai l'inquiétude qu'à côté de ce qui se prépare, c'était un peu comme un épisode de Caroline Chérie !
Et certainement que cette bonne Josy toute sensible façon cruche devant son Kervelec en affaire considérait que les Bretons ont droit à des bisous quand ils se baignent! Voilà un grand malheur. - ouais bah pour le soft j'suis désolé mais y vient de me revenir. J'suis avait bien changé de nom hein, mais en même temps une application c'est une application et du coup tu lui change le nom mais le ".exe" y reste là ! à moins que potage connaisse une astuce d'informaticien et qu'il nous la balance quand il aura gagné trois francs six sous et un ordi je vois pas comment on va faire...
Quel fourbe ce kervelo ! - Oula, ça tourne à la vie noire ici! M'fait penser que je me prendrais bien un petit noir, moi, la nuit a été longue... Bon, puisque y'a encore personne de levé, je vais me balader dans la galerie de portraits et sur les lieux du crime, j'espère que je vais pas tomber sur un serial kikiller monté sur une jument verte...
