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Lavis noir
29 novembre 2007

9. Fabio

Fabio

9. Fabio

Quand on y réfléchit, Fabio, non seulement il avait le sang impétueux du méditerranéen, mais il avait aussi la rancune tenace … Et là, après l’outrage qu’il avait pris en plein dans la susceptibilité, Fabio il allait plus rien lui passer au Loïc… Mais ça, c’est bien plus tard qu’on s’en est rendu compte. Bien plus tard…

Fabio c’était pas l’mafieux façon Cosa Nostra, ni l’trafiquant camorriste. Fabio, c’était l’vrai calabrais, issu d’une honnête famille de brigands, dont l’activité principale consistait en l’enlèvement d’personnes diverses, ayant la particularité d’être sévèrement thunées. La technique des bandits, bien que rustique, n’était pas sans présenter certaines qualités de robustesse bien utiles dans un labeur ingrat: après avoir enlevé leur cible, les arsouilles lui coupaient un doigt - l’annulaire s’il était bagué, ce qui constituait une sorte d’avance sur salaire - et l’envoyait accompagné d’une demande de rançon dûment argumentée à la famille de la victime. Dans la plupart des cas un doigt suffisait, car leur rhétorique était habile et leurs arguments puissants.

Pour autant Fabio n’avait pas suivi la voie familiale. Adolescent doté d’un tempérament ombrageux, ses premiers enlèvements s’achevaient souvent par des mains coupées au prétexte que l’enlevé lui avait fait un regard en biais. Ou un sourire ironique. La réputation du clan eût pu en pâtir, aussi Fabio, dès ses 18 ans, préféra-t-il s’exiler et se consacrer à des activités où le contact humain était moins essentiel. Il s’installa chez une tante à lui, qui habitait à l’angle de la rue d’la Réunion et d’la rue des Haies, la mère Néra, une vieille cliente du P’tit Bat’.

Fabio, ombrageux certes, mais profondément dévot, devint alors amateur d’art religieux. Enfin, revendeur surtout. On peut dire, qu’à l’époque, dans les années 70, peu d’églises de France n’eurent la visite de Fabio et de ses collaborateurs: retables, calices, statues… le goût du calabrais s’affinait de jour en jour, tandis que son larfeuille épaississait. Bientôt, après une petite dizaine d’années de carambouille, il put se consacrer pleinement à ses loisirs favoris : les femmes et les chaussures bicolores. C’est vers cette époque qu’il enfarina Josy. Pauvre agnelle…

(à suivre…)

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Commentaires
B
'vatche! Trop balaize!
H
ouvres les yeux, brisc,ouvres les yeux.
B
Ouais, ça vaut mieux meilleur! Sinon, c'est quand qu'il entre en gallerie Fab'?...
H
atchawaw! désolé Statler!
B
'tan, gaffe HT: c'est pas Stat' qui veut du Fabio nu! Tu vas te faire massacrer!
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